LA SYRIE A DEMANDÉ À L'O.I.A.C. D'ENQUÊTER À DOUMA

Selon l'agence Syrienne SANA, 10 avril 2018 :

Damas/Le ministère des Affaires étrangères et des Expatriés a adressé une invitation formelle à l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC) à La Haye pour envoyer une équipe de la mission d’établissement des faits à Douma pour y enquêter sur les allégations sur l’ usage présumé d’armes chimiques.

Dans une déclaration à SANA, une source du ministère des Affaires étrangères et des Expatriés a précisé que la Syrie réitère sa détermination à apporter toute aide nécessaire à la mission pour qu’elle accomplisse sa mission et aspire qu’elle l’effectue avec transparence tout en se basant sur des preuves concrètes et crédibles.

La source a ajouté que la Syrie affirme son attachement à coopérer avec l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques pour dévoiler la vérité des allégations colportées par certaines parties occidentales afin de justifier leurs intentions hostiles au service de leurs objectifs politiques.

La source a, enfin, réitéré la  vive condamnation de Damas de tout usage d’armes chimiques par n’importe quelle partie et sous n’importe quelle circonstance.

Toujours selon SANA :

La Haye / L’OIAC a annoncé qu’elle enverra un groupe de la mission d’établissement des faits à la ville de Douma dans la banlieue de Damas, sur demande de la Syrie et de la Russie, en vue d’enquêter sur les allégations de l’usage présumé d’armes chimiques là-bas.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, l’OIAC a dit que le Secrétariat technique de l’OIAC a demandé aujourd’hui à la République arabe syrienne de prendre les mesures nécessaires en vue d’envoyer le groupe d’enquête.

Il a fait savoir que la République arabe syrienne et la Russie avaient demandé de mener une enquête sur les allégations de l’usage d’armes chimiques à Douma, soulignant que le groupe s’orientera prochainement en Syrie.

A. Chatta

Alors pourquoi bombarder unilatéralement la Syrie, sans l'accord de la Communauté internationale au mépris de l'ONU et sans éléments de preuve d'emploi d'armes chimiques à Douma ?

On retrouve bien là les vieilles ficelles employées autrefois contre NASSER, puis contre Saddam HUSSEIN ("et ses armes de destructions massives") et, plus récemment contre KADHAFFI ("le dictateur qui bombardait son peuple"). On sait depuis ce qu'il est advenu de ces mensonges.

En revanche les bouchers, toujours bien propres sur eux, comme ceux qui ont rasé Syrte, courent toujours ! 

Gageons que cette fois nos dirigeants n'engageront pas la France dans une nouvelle aventure militaire. Ce qu'ont fait Nicolas SARKOZY en 2011 en Libye ou François HOLLANDE d'abord en Irak en septembre 2014 puis en Syrie nous a coûté assez cher. On en voit aujourd'hui les résultats quant aux progrès démocratiques dans ces pays et à la sécurité publique dans notre pays.

Pourquoi vouloir brouiller les pistes sur un fait, ou un mensonge : le bombardement chimique allégué de la ville de Douma par le régime syrien ? Laissons l'O.I.A.C. dont c'est juridiquement la mission rapporter les preuves de ce fait imputé au régime syrien. Des soldats russes se sont rendus sur place après les dépêches occidentales faisant état d'attaques chimiques à Douma. Ils ont indiqué n'avoir rien vu de tout ça.

Alors qui croire ?

Les expériences de l'Irak en 1990 et de la Libye en 2011 ont largement démontré qu'il ne fallait pas prendre pour argent comptant les dépêches dont la suite a démontré qu'elles faisaient partie intégrante de la stratégie guerrière de ceux qui les propageaient.

Faut-il engager une nouvelle guerre en Syrie alors même que l'O.I.A.C., dont c'est la mission, se garde bien de dire qu'il y a eu des attaques chimiques à Douma par le régime syrien ? L'objectif de ce bombardement ne serait-il pas de rendre impossible toute inspection impartiale par cette organisation internationale ?