DSK : BIENTÔT LA CONTRE-ATTAQUE ?

(Les avocats de DSK : Ben BRAFMAN et William TAYLOR à la sortie du Tribunal / Crédit photo Bendan MCDERMID / Reuters)

L'affaire DSK qui, à l'heure de ce nouveau billet, ne repose toujours que sur un seul témoignage, celui de la victime présumée d'une présumée tentative de viol n'a pas beaucoup progressé.

Certes DSK a été maintenu en prison jusqu'au 20 mai par la juge du Tribunal pénal de New York, date de la prochaine audience. Cela ne préjuge en rien ni de sa culpabilité, ni de son innocence. Dans cette affaire l'important sera de s'en tenir aux faits et seulement aux faits.

En raison de la pression médiatique, des enjeux tournant autour de ce personnage clé — non seulement les enjeux de la prochaine présidentielle française ou ceux liés au FMI mais aussi ceux concernant le financement de la droite en France (on n'a jamais retrouvé l'original de la cassette Méry) — l'idée d'une machination reste une hypothèse qui n'est pas nulle même si tout est fait pour accuser aujourd'hui DSK.

D'ailleurs, Benjamin BRAFMAN, l'un de ses avocats, explique à la sortie de l'audience qu'il est "tout à fait probable qu'il soit innocenté en fin de compte".

Vue d'ici, plusieurs éléments sont troublants. Comment se fait-il qu'un militant UMP ait été informé avant même la presse américaine de l'arrestation de DSK ? Surtout l'une des questions fondamentales de cette affaire est la décomposition du timing de cette agression. La femme de chambre s'est-elle faite agressée à 13 H comme l'indique l'article du New York Post par lequel l'affaire est arrivée dans la presse alors que DSK aurait rendu ses clés à 12 H 28 et déjeuné avec sa fille avant d'aller prendre son avion ?

En effet voilà ce que dit le New York Post : "The trouble began ataround 1 p.m. yesterday when a 32-year-old housekeeper entered Strauss-Kahn's $3,000-a-night suite at the luxury Sofitel on West 44th Street -- apparently unaware he was still inside" (cf l'article du NYP dans nos billets de dimanche).

Il y a là quelque chose qui ne tient pas dans l'accusation. Comme cette thèse ne tenait pas, il semble que l'accusation ait changé l'heure de l'agression pour la ramener de 13 H à 12 H.

On voit bien que cette question va être un élément central du dossier. Aujourd'hui sur ce point majeur l'accusation se contredit. Alors avant d'emboîter le pas aux accusateurs, le principe de la présomption d'innocence doit rester de mise. Bien évidemment, cela n'empêche pas d'avoir aussi une pensée pour la victime s'il y a eu effectivement une victime et non pas une machination.

A l'heure actuelle, tout reste possible, y compris la pire des machinations pour éliminer quelqu'un qui connaît trop de choses et qui n'a sans doute pas griller toutes ses cartouches.

Qui est derrière l'affaire STRAUSS-KHAN ? La question reste posée. L'élément fort de la journée n'est pas l'internement de Dominique STRAUSS-KAHN en prison mais bien le changement par l'accusation de l'heure à laquelle se serait produit la tentative présumée de viol de cette femme de ménage.

Alors ne doutons pas que la contre-attaque viendra bientôt.

Le site Atlantico publie ce jour des extraits de rapports qu'il présente comme "accablants" mais dont la lecture n'apporte aucun commencement d'établissement des faits quant au timing de l'agression. La seule indication horaire est celle à laquelle la victime présumée a avisé la police soit à 15 H 29.

http://www.atlantico.fr/decryptage/dsk-strauss-kahn-scandale-sexuel-rapports-police-99470.html

C'est un peu comme si on présentait comme étant réel l'accident de la route que nous avons mis en ligne dans un billet précédent et qui en réalité a été tourné pour sensibiliser de façon explicite aux dangers de la vitesse au volant.

Alors encore une fois, l'accusation devra s'en tenir aux faits, et rien qu'aux faits. A ce jour les faits connus ne prouvent ni la culpabilité de Dominique STRAUSS-KAHN dans une agression sexuelle, ni celle de personnes qui auraient intérêt à monter une machination pour l'abattre.

La présomption d'innocence reste donc de mise.